L'Auberge des Quatre vents

Meyhil était arrivée il y a de cela déjà plusieurs semaines dans cette auberge avec sa cousine Cerys. Elles s'étaient installées convenablement et commençaient à prendre leurs habitudes en ville et à voir des visages amicaux. En résumé, elles s' était intégré.

On avait passé la journée encore une fois à reperer les lieux, connaître encore plus de ruelles, raccourci... J'étais épuisé, mais Cerys et moi voulions nous détendre un peu ce soir. Contrairement à d'habitude nous ne nous étions donc point enfermées dans la chambre. Mais nous étions dans la salle principale.

Il y avait plusieurs tables rondes en bois brut, lorsqu'on pénétrait dans le bâtiment l'escalier était en face, et à gauche se situait le comptoir ainsi que certain "piliers de comptoirs". A la droite se situé une cheminée avec des fauteuils autour, c'est la que Cerys et moi nous installions.

Ce jour ci je n'était pas vêtue de mon armure de cuir, je ne la met jamais quand je reconnais le terrain pour ne pas éveiller de soupçons, je portait donc une robe verte, élégante tout en restant d'apparence égal a l'accoutrement général des autres femmes. Un serveur arriva pour nous demander ce que nous voulions.

-Je prendrai pareil que toi Cerys, je te laisse commander.

Encore une journée à arpenter ces rues ... Tout ici respirait le mensonge et la duplicité. Les clans étaient quasiment tout-puissants, et tous se servaient de ce pouvoir pour écraser les autres. Que ce soit les clans marchands, ou le clan honni, les Chryne, tous se servaient de la peur, des menaces et de l'intimidation pour parvenir à leurs fins.

Toute la journée, nous avions rencontré des personnes qui voulaient se débarrasser de ses gens-là : une aubaine pour nous. Joindre l'utile à l'agréable. En plus de nouer des contacts et de trouver d'éventuels contrats, nous avions fini d'explorer la ville.

Alors que nous remontions dans notre chambre, Meyhil m'avait fait part de son désir de se détendre en bas. Je la laissait donc descendre, et je la rejoignis quelques minutes plus tard, temps que j'avais mis à contribution pour noter les noms et adresses des personnes croisées pendant la journée, ainsi qu'un rapide croquis du quartier de la ville que nous avions exploré. J'ajouterais cela à mon journal avant de me coucher ...

Je ne pris pas le temps de me changer. Après tout, ma robe conviendrait très bien à notre petite soirée détente. Une fois l'escalier descendu, je jetais un regard, englobant toute la salle. Plusieurs tables étaient occupées, des hommes à moitié saouls, pour la plupart. Ce n'était pourtant pas un problème : s'ils cherchaient les embrouilles, j'avais ma dague fixée à ma cuisse droite, et quelques couteaux de lancer à ma cuisse gauche. J'aperçu enfin Meyhil. Elle s'était installée près de la cheminée. Après tout, quoi de mieux qu'une cheminée pour se délasser après une journée à déambuler dans les rues ? Je la rejoignis bien vite, et le serveur fit son apparition.

- Nous prendrons deux coupes de vin doux, s'il vous plait.

Le serveur acquiesçait suite à la demande de Cerys.
Je m'installais confortablement dans le fauteuil en contemplant le feu, je voyais brûler nos ennemis dans ce feu et cela me tira un sourire.

- Dit moi Cerys, penses tu que nous sommes prêtes ? Crois tu que nous pouvons aujourd'hui réussir, que nous sommes assez fortes... Nous avons défaits des adversaires coriaces, mais la c'est une guilde d'assassins, des pros... Ne crois pas que je veuille renoncer ! Je mourrai de leurs lames si jamais. Mais j'ai peur que nos efforts soient vains au final.

Oui, j'avais un doute, comme je venais de lui dire, une peur. La peur d'avoir vécu sans n'avoir rien accompli. J'ai passé la partie la plus intéressante de ma vie à tuer des gens, certains innocents, d'autres non.

Valons nous mieux que nos ennemis finalement? Le crépitement des flammes me tira de mes pensées et je vis que Cerys attendait que je la regarde pour répondre.

Meyhil paraissait éreintée - normal après une journée comme celle-là -, mais également troublée. Si en temps normal, j'arrivais relativement bien à cerner ma cousine, je ne savais que penser de la situation actuelle. Etre dans un état pareil de mélancolie ne lui ressemblait guère ... Après quelques minutes de contemplation des flammes, Meyhil prit la parole.

- Dit moi Cerys, penses tu que nous sommes prêtes ? Crois tu que nous pouvons aujourd'hui réussir, que nous sommes assez fortes ... Nous avons défaits des adversaires coriaces, mais la c'est une guilde d'assassins, des pros... Ne crois pas que je veuille renoncer ! Je mourrai de leurs lames si jamais. Mais j'ai peur que nos efforts soient vains au final.

C'était donc ça qui la tracassait à ce point ! J'aurais voulu me montrer catégorique, me montrer sûre de moi ... C'était mon devoir, en tant qu’aînée, de la réconforter et de la protéger. Mais le fait est que je me posais moi aussi ce genre de questions, de temps à autre. Comment lui dire des choses dont je n'était moi-même pas certaine ? Je devais malgré tout me montrer franche. Comment pourrions-nous arriver à nos fins si nous ne nous faisions pas confiance ? Je décidais donc, que maintenant et à jamais, aucun secret ne se dresserait entre nous.

- Il n'est pas une semaine depuis que nous sommes parties où je ne me pose ces questions. Mais nous devons le faire, pour toi, pour moi, et pour ceux qu'ils nous ont enlevés. Tu l'a dit, nous sommes fortes. Et nous aurons bientôt les moyens de mettre notre plan à exécution. Alors ne t'en fais pas, car moi vivante, personne ne te blessera.

J'espérais avoir été convaincante. Car il fallait aussi me convaincre moi-même ... Si j'y crois de toute mes force, alors nous réussirons. Sans aucun doute. Je me replongeais dans mes pensées, lorsque le serveur nous revint, avec nos deux coupes.

Je regrettais un peu d'avoir fait par de mes inquiétudes à ma cousine, elle aller peut être se mettre à douter de mes capacités.

- Il n'est pas une semaine depuis que nous sommes parties où je ne me pose ces questions. Mais nous devons le faire, pour toi, pour moi, et pour ceux qu'ils nous ont enlevés. Tu l'a dit, nous sommes fortes. Et nous aurons bientôt les moyens de mettre notre plan à exécution. Alors ne t'en fais pas, car moi vivante, personne ne te blessera.

Cela me rassurait en un sens de savoir qu'elle se posait aussi ce genre de question. Mais est-ce que notre seule force pourrait nous permettre une réussite? Au moment ou je m'apprêtais à répondre le serveur arriva et déposa une coupe devant Cerys et moi.

- Merci bien monsieur. lui dis-je en arborant un sourire. Il repartit sans rien demander, il faut dire que la soirée était rempli pour lui, la quasi totalité de l'auberge était occupée. Elle se situé dans une rue avoisinant la place du marché, elle était donc très connue, mais une auberge autant fréquenté permettait une meilleure dissimulation parmi la foule.

Je pris une gorgée de ce vin doux, il était bon et cela me faisait du bien d'être plus ou moins détendue. Les derniers jours avaient été difficile, une foire se préparait en ville et le flux de voyageurs et touristes avait augmenté ce qui rendait nos déambulations et notre repérage plus difficile, mais cela augmenté notre dissimulation.

Je répondis à Cerys, encore une fois j'étais ailleurs.

- je voudrais revenir sur ta dernière phrase, promet moi de ne pas te mettre en danger juste pour moi, c'est à cause de moi que nous sommes ici aujourd'hui. Si l'une de nous ne devait pas réussir à s'en sortir cela doit être moi. j'avais prononcée ces mots sans la regarder, et d'une façon qui laissé deviner que je m'en voulait.

- Sinon... penses tu que nous avons aujourd'hui des gens de confiance prêt à se battre avec nous? Ce coup ci je l'avais regardée en essayant de sourire, mais cela s’avérait un faux sourire, car la situation n'en demandait pas un. J'étais perdue en moi à ce moment précis.

J'étais peinée. Pour elle, pour moi. J'étais triste, car malgré tout mes efforts pendant ces dernières années, je n'avais pu réussir à la convaincre qu'elle n'était la cause de rien de tout cela. Il faudra en discuter, encore et encore, jusqu'à ce que j'arrive à la persuader. Mais le moment était assez mal choisi ...

Alors qu'elle parlait, mon attention fut attirée par du bruit à la porte d'entrée. Deux hommes, grands et musculeux, aux cheveux noirs, longs et drus, venaient d'entrer dans la taverne. Déjà, ils créaient des problèmes : ils venaient de prendre la place de ce qui semblait être un honnête travailleur, et ce, à grand renforts de poings. S'il paraissaient s'être calmés, qui sait ce qui pouvait advenir plus tard dans la soirée ?

Je me tournais alors vers Meyhil, et lui répondit après avoir bu une gorgée de vin :

- Je pense qu'il y avait des gens intéressants aujourd'hui, que nous pourrions utiliser à notre avantage. Le groupe de maçons me parais assez déterminé, même s'il ne sera pas aisé de satisfaire leur condition. Retrouver l’instigateur du meurtre de leur ami peut s'avérer long et fastidieux ... Quant aux aubergistes de la Grand'Place, je pense que si nous les rémunérons assez, ils pourraient nous donner des tuyaux intéressants, et arriver à garder leur langue ...

Je me retournais à nouveau, attirée par le bruit. Les deux hommes aux tignasses noires avaient repris leur boucan, et d'après les borborygmes que j'avais pu distinguer, il apostrophaient de façon plutôt crues la serveuse. J'espérais qu'ils ne se montrent pas plus entreprenant.

Le bruit m'interpela aussi. Les deux hommes avaient tout des traits de brutes ahuris et sans intérêts. J'espère qu'il ne se passerait rien entre eux et nous, je n'avais pas du tout la tête à regler des problèmes aussi insignifiant ce soir.

Après avoir observé les nouveaux venus, Cerys se retourna pour continuer la discussion.

- Je pense qu'il y avait des gens intéressants aujourd'hui, que nous pourrions utiliser à notre avantage. Le groupe de maçons me parais assez déterminé, même s'il ne sera pas aisé de satisfaire leur condition. Retrouver l’instigateur du meurtre de leur ami peut s'avérer long et fastidieux ... Quant aux aubergistes de la Grand'Place, je pense que si nous les rémunérons assez, ils pourraient nous donner des tuyaux intéressants, et arriver à garder leur langue ...

Elle pensait donc comme moi vis à vis des gens que nous avions rencontré aujourd'hui. Retrouver le meurtrier de leur ami nous aiderai à nous les mettre en poche, mais cela faisait une course de plus... Le problèmes des aubergistes était que si quelqu'un les rémunérait plus que nous, ils parleraient. J'avais décidément du mal à être objective ce soir...

- Je suis d'accord avec toi Cerys, mais, ne craint tu pas que les aubergistes puissent être achetés par la suite, ou qu'ils ne soient pas déjà à la botte de clan? Et du coup nous nous jetterions dans la gueule du loup sans s'en rendre compte. Et disposons nous d'assez de temps pour rechercher le meurtrier et risquer de nous mettre à dos un autre groupe de personnes selon ces relations..

Avant que Cerys réponde, je me levais pour aller raviver le feu qui commençait à faiblir. Je me rendit compte en me levant que j'avais du mal à tenir debout et que j'étais étonnement fatiguée.

En m'étant levée, l'une des deux brutes qui étaient rentrés il y a cinq minutes de cela se leva et vint vers nous, il n'était pas complètement saoul et garder encore ses esprits, je devinais cela à sa façon de marcher.
Une fois à notre niveau, il s'assit dans le fauteuil que j'occupais précédemment.
Il exclama ensuite.

- Hé bien.. qu'avons nous la? Deux belles jeunes femmes seules en cette belle soirée, je suis sûr que nous pourrions faire quelque chose pour la rendre plus intéressante vous ne croyez pas?

Dit-il à l'intention de Cerys.

- Je suis d'accord avec toi Cerys, mais, ne craint tu pas que les aubergistes puissent être achetés par la suite, ou qu'ils ne soient pas déjà à la botte de clan? Et du coup nous nous jetterions dans la gueule du loup sans s'en rendre compte. Et disposons nous d'assez de temps pour rechercher le meurtrier et risquer de nous mettre à dos un autre groupe de personnes selon ces relations ...

Effectivement, il y avait ce problème. Comment s'assurer de la loyauté d'une personne, alors que cette même loyauté est justement à vendre ? Il fallait, pour avoir entièrement confiance en ces hommes, s'assurer d'être soit craintes, soit aimées. Mais comment faire cela, et est-ce qu'il vaut mieux être crainte, ou aimée ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête, cherchant vainement une réponse immédiate ...

Alors que je me perdais dans la contemplation des flammes mourantes, Meyhil décida de ranimer ledit feu. Je senti alors une forte odeur de sueur, mêlée à celle d'une mauvaise bière. Je tournais alors la tête, et je vit l'une de ces brutes immondes sur la chaise de ma chère cousine ! C'est alors que ce porc lubrique osa m'adresser la parole :

- Hé bien.. qu'avons nous la ? Deux belles jeunes femmes seules en cette belle soirée, je suis sûr que nous pourrions faire quelque chose pour la rendre plus intéressante vous ne croyez pas ?

Je me tournais, pour voir ce qu'il advenait de son acolyte, et je le vit, assit à sa table, à nous faire des signes évocateurs ... C'est alors que l'homme qui nous avait rejoins se fit plus entreprenant, allant même jusqu'à me toucher. D'instinct, je pris sa main, lui tordit quelques doigts, et repoussai vivement le bras de la brute, tout en sifflant, de manière assez agressive :

- Si vous voulez rendre votre soirée "intéressante", allez donc harceler quelques prostitués ! Et ne vous avisez pas de me retouchez, misérable porc, ou le regretterez, je peux vous l'assurer !

Une chose était certaine, l'homme n'avait pas apprécié mon attitude. Quoi de plus normal ? Il venait de se faire humilier par une frêle jeune femme, et ce, devant toute une taverne. Son ami n'avait pas l'air d’aimer non plus, étant donné qu'il s'était levé et se dirigeait vers nous. Mais j'étais confiante, rien de pouvait nous arriver : nous n'étions ni innocentes, ni inoffensives ...

Quels étaient ces ... abrutis tout simplement ! J'étais fatigués et pas tranquille dans ma tête ce soir, il fallait que je me retienne, sinon j'allais en faire trop. Mais il fallait en faire assez pour les faire partir, de la violence ici ne servirait à rien.

Je m'approchais du deuxième déchets humain.
Sans dire un mot je le fixais droit dans les yeux tout en mettant ma main au niveau de sa joue. Je me concentrais ainsi pour faire apparaître des griffes de mon "moi" animal, je savais que cela risquait de changer mes pupilles, mais cela pouvait effrayer l'inconnu.
Une fois mes griffes bien sortie, je lui dit .

- Insistez encore un peu messieurs. je vous conseil de retourner à votre table boire votre bière et de nous laisser tranquille, je n'aurais pas la patience de mon amie.
Des femmes sont payés pour certaines tâches, aller donc soulager vos bourses, dans les deux sens du terme.

Il donnait l'air de ne pas se démonter devant la foule, mais étant prête de lui je sentais qu'il avait perdu sa confiance en lui. Il appela son ami.

- Aller, viens Tarok, ces deux trainées n'en valent pas la peine.

Sur ces mots le deuxième se leva et commença rebrousser chemin avec l'autre.
Cela ne me plu guère, je tapotais l'épaule de celui que j'avais intimidé, il se retourna. De ma main droite je lui pris les parties et je serrais fort tout en le poussant jusque a ça table puis en le lâchant, sans mon élan il tomba sur le coup, je finis cette course en lui crachant dessus et je retournais vers Cerys, l'autre allait voir son ami et tout deux partirent sans payer ce qui leur valut de tomber nez à nez avec l'aubergiste, un homme gentil mais qui pouvait contenir les deux.

- Tu restes encore en bas ? j'ai pas envie de me rasseoir dans ce fauteuil, étrange non ? Je monte, mais je ne me coucherai pas directement.

Je lui fit un sourire pour lui montrer que tout allez bien, en apparence au moins.

Meyhil était venue à mon aide assez efficacement. Les brutes étaient partis, la queue entre les jambes - dans tout les sens du terme -, et la taverne avait repris son ambiance d'antan. Les conversations reprenaient, et certaines parlaient bien entendu de notre petite altercation. Malgré tout, je ne souhaitais pas m'afficher plus que nécessaire, et Meyhil non plus.

Nous sommes donc montées, et, pendant que Meyhil vaquait à ses occupations, je me mit à mon bureau, sorti ma plume et mon journal, et entrepris de noter toutes nos informations de la journée.

Ancharia Nasica, aubergiste de la Grand'Place - monnayable.
Wallace Nildée, aubergiste de la Grand'Place - monnayable.
Lucius et ses hommes, charpentiers de la Rue des Soupirs - loyauté contre un contrat.
Hassan, chef de la pègre du quartier Est - monnayable, peu fiable.
Fenhild, responsable du Translateur Est - monnayable, relativement fiable (famille victime d'un assassinat).
Méada, boulangère proche de la maison des Chrynes - difficilement monnayable.

Une fois la liste écrite, je tendis le journal à ma cousine, pour qu'elle me donne son avis, puis, pendant que Meyhil examinait les différents noms, je sorti du tiroir principal un grande feuille de parchemin, et me mis à recopier en intégralité la carte de la ville, me servant des nombreux feuillets accumulés au cours de nos déambulations comme référence.

Cerys était arrivée finalement à peine une minute après moi. Elle se mit à écrire des choses dans son journal . Pendant qu'elle écrivait je regardais autour de moi.
Notre chambre était de taille moyenne, de quoi pouvoir avoir deux lits pour une personne et un bureau. Nous avions une fenêtre qui donnais sur la cour extérieur à l'arrière de l'auberge, en général elle était au patron mais il nous autorisé à pouvoir nous y rendre si l'on voulait. C'était un lieu ou nous pouvions nous relaxer sans être dérangé.

Au bout de quelques minutes, elle me tendis son journal. Je m'aperçus qu'elle avait fait une liste des gens que nous avions rencontrés et qui pourrait nous être utiles ou non.
Je ne savais pas pour le moment ce que nous pouvions en tirer... les aubergiste n'était pas vraiment utile, le seul nous connaissant était celui des Quatre Vents, mais nous appréciant c'est comme si nous le possédions déjà.

Je me levais en m'approchant de Cerys.
- Seul Fenhild me semble digne de confiance et utile. Lui dis-je tout en lui reposant le journal et me dirigeant vers la fenêtre.

Je regardais le ciel, il était très étoilé cette fois, j'aimais bien. Je me disais que à chaque fois que quelqu'un mourrait une étoile disparaissait, et l'inverse lors d'une naissance... même si je savais évidemment que cela n'était pas ça.
J'étais étrange ce soir et je le savais, rien de ce que je faisais ne me ressemblais... Je pense que l'on change lorsque nous sommes prêt de réaliser un accomplissement de sois.

Je repris le journal que me tendait Meyhil, et retouchais une ligne :

Fenhild, responsable du Translateur Est - monnayable, relativement fiable (famille victime d'un assassinat). Importance particulière selon Meyhil.

Je fini donc ma carte, pendant que ma cousine rêvassait à la fenêtre. Après quelques minutes de copie intense, mon oeuvre était achevée. Je passait rapidement le parchemin au dessus de la lampe à huile sur le bureau, pour faire sécher l'encre, puis je roulais la peau, pour finalement l'attacher avec une petite cordelette de cuir.

Une fois le journal et le rouleau soigneusement mis sous clé dans le tiroir du bureau, je me tournais vers Meyhil. Elle n'avait pas bougé, et regardais toujours les étoiles, perdue dans ses pensées. Soucieuse de ne pas la déranger, je griffonnais une petite note, que je mis sur son oreiller, puis m'éclipsais en silence.

Je descends dans la cours pour m’entraîner un peu. Je reviens d'ici vingt minutes. Si tu es couchée, bonne nuit.

Je descendis donc les escaliers, passais derrière le comptoir en jetant un coup d'oeil au tavernier, puis pris une planche couverte de peinture rouge et d'éraflures. Je la posais contre un mur, reculais de dix pas, et soulevais ma robe pour dégager mes couteaux de lancer attachés à ma cuisse. Je lançais le premier, pour me fournir une référence, puis lançais les neufs autres. Les tirs étaient précis et groupés. Bien.

Pendant une vingtaine de minutes, je lançais mes dagues, encore et encore, reculant de cinq pas à chaque fois que mes lancers me paraissaient être bons. A la fin de ma séance d'exercice, mes lancers étaient excellent jusqu'à vingt-cinq pas, et plus dispersés au-delà. je récupérais mes dagues, les remit à ma cuisse, puis rangeais la planche-cible.

Je remontais l'escalier après avoir salué une dernière fois le tenancier, et ouvris la porte de notre chambre.

Pendant que j'observais le ciel j'entendis Cerys fermer la porte. Ou pouvait elle aller? Peu importe elle savais ce qu'elle faisait.
Je me dirigeais vers mon lit, je pense que cette nuit me ferais le plus grand bien. Je vis sur l'oreiller un message qu'elle avait laissé. Elle était donc partie s'entrainer dehors... Bien. Je trouvais cela étrange, il était tard, et elle me semblait suffisamment fatiguée, dormir lui irais mieux que l'entrainement en cette heure tardive.

Je regardais dans le bord gauche de mon lit collé au mur si mon épée était toujours ici, elle y était évidemment, je déposais ma dague à côté de celle ci.
Puis je déficelais le nœud qui retenais un genre de châle sur ma robe pour recouvrir mes épaules.
Je défis ensuite les lacets de mon corset afin de pouvoir mieux retirer ma tenue que je déposais au bout du lit. En baissant la tête , je regardais ma hanche à nue, en y observant une cicatrice qui m'accompagnait depuis douze années déjà, j'avais douze ans et en jouant avec ma cousine j'étais tombé sur un tas de rocher dont un coupant, c'est elle qui m'avait ramenée inconsciente à la maison puis un vieil homme m'avait soignée.

C'est ainsi que je me glissais doucement dans mon lit, Le contact de la peau avec le drap frais et le fait de tendre la jambe fît un bien fou. J'étais bien et je serais bien restée tout le temps dans ce lit.

Cela faisait dix minutes que je m'étais couchées, puis la porte s'ouvrit laissant apparaître Cerys. J'attendais qu'elle soit couchée avant de me laisser aller dans mes rêves.

Meyhil était déjà couchée. Normal, après cette journée épuisante. Cet entrainement avait d’ailleurs siphonné mes dernières forces, mais je me devais de le faire. Dans notre situation, la moindre erreur peut être fatale, et les erreurs se font moins présentes avec un entrainement régulier et approfondi.

Ne sachant pas si ma cousine dormait ou non, je fit le moins de bruit possible. J'ôtais rapidement ma robe, avant de chercher dans mon sac de voyage en cuir une nuisette de soie noire. Je l'enfilais, puis retirais la courroie de cuir qui attachait ma dague à ma cuisse nue. Je mit l'arme dans le tiroir de ma table de chevet, lequel restait légèrement entrouvert, pour récupérer mon moyen de défense rapidement en cas d'attaque nocturne. Pour compléter ce système de protection, j'avais délacée la courroie à mon autre cuisse, et avais glissé les couteaux de lancer sous mon oreiller.

Enfin, je pris la chaise près du bureau, et je la calais contre la poignée de la porte. Ainsi, si quelqu'un tentait d'entrer dans la chambre, non seulement la tâche lui serait plus difficile, mais cela nous laisserait également le temps d'émerger de notre sommeil. Notre système de protection, à défaut d'être parfait, était, comme chaque soir, diablement efficace et bien rodé.

Je me dirigeais enfin vers le lit, m'installais sous les couvertures, et je fut instantanément apaisées par la douce chaleur qui se dégageait des draps soyeux. En posant ma tête sur l'oreiller, je murmurais :

- Bonne nuit, ma soeur.

Ces paroles étaient sincères et empreintes d'une émotion vraie et pure. Je tombais de sommeil quelques instants plus tard.

J'ouvris les yeux, j'avais la tête encore embrumé par la nuit. Il faisait encore sombre mais le soleil commençait à montrer le bout de son nez.
Un bref coup d'oeil à Cerys me confirma qu'elle dormait encore. En me levant j'enroulais un tissu autour de moi enveloppant mon corps et en prenant mes habits sous le bras pour ensuite aller hors de la chambre vers la salle d'eau de l'auberge, il n'y avait personne à cette heure, tant mieux je ne serais pas dérangée. La femme du tenancier qui se levait tôt avait déjà mis l'eau à chauffer qu'il me restait à verser dans un genre de bac en bois qui servait de baignoire.

Je retirais mon tissu pour me glisser doucement dans l'eau tiède qui me fit ressentir la même sensation agréable que la veille lors du coucher. Cela faisait du bien et la chaleur détendait les muscles.

Je pensais aux récents évènements, ce qui me fit prendre conscience que l'on pourrait peut être se détendre un peu ne serait ce qu'aujourd'hui et aller à la foire qui n'aller pas tarder à commencer dès que le soleil serait complètement levé, j'en parlerais à Cerys une fois qu'elle sera debout.

Une quinzaine de minutes plus tard je sortis de l'eau afin de me sécher et de m'habiller.
C'était encore les mêmes habits que la veille, mais il fallait que je me rachète une tenue, la dernière avait était déchirée lors de notre dernier contrat, les circonstances avaient fait que j'étais en robe et non dans mon armure de cuir que j'utilise pour les voyages ou les jours ou je sais que un combat sera imminent.

Je rentrais à nouveau dans la chambre pour voir si ma cousine c'était réveillée.

Le son d'une porte qu'on ferme me tira de mon sommeil. D’instinct, je pris mes dagues de jet sous l'oreiller, et me relevais en un instant, prête à les jeter. Personne, fausse alerte. Je m'étirais donc, à moitié sortie de mes couvertures, puis jetais un regard au lit d'à côté. Meyhil n'était pas dedans, c'était donc elle qui était sortie et m'avais réveillée. Je remis mes couteaux sous mon oreiller, et me recouchais, pensive.

Je craignait que les hommes d'hier revienne. Non pas que j'ai peur d'eux, ou peur de les affronter. Non, je craignait le manque de discrétion. Ces brutes avaient étés humiliées par deux frêles jeunes femmes, et devaient être vertes de rage. Pour peu qu'elles préviennent quelques amis, et la situation pouvait dégénérer. Et dans des grandes villes comme celle-ci, les rumeurs vont bon train, et il ne fallait surtout pas que les Chrynes soient au courant de notre présence.

Enfin ... Ressasser ses pensées néfastes n'améliorerait pas la situation, aussi, j’arrêtais de réfléchir pour me consacrer au moment présent, et au calme et à la sérénité qui se dégageait de cette chambre. Curieusement, cette petite auberge, cette petite chambre, ce lit simple mais douillet, était ce qui se rapprochait le plus de l'idée d'une maison depuis bien longtemps. Je me sentais pleinement vivante, et presque en sécurité.

Alors que je me reposais, oscillant entre un état conscient et un état de somnolence, j'entendis la poignée de la porte se tourner encore une fois. Même réflexe que précédemment, je me jetais sur mes couteaux. Encore Meyhil. Elle avait repassée sa robe de la veille, et ses cheveux étaient encore humides. Je rangeais mes armes, m'adossais au mur, et dans un sourire, lui dis :

- Contente de te voir cousine. Tu as passé une bonne nuit ? Le bain était bon ?

En rentrant je vis que que Cerys était réveillée. Elle m'adressa la parole.

- Bonjour luis dis-je en souriant oui, une très bonne, j'en avais grandement besoin. Et toi ? Si tu veux aller te laver l'eau est encore chaude. Autant ne pas trainer.

Je pensais que nous pourrions aujourd'hui nous détendre un peu et aller à la foire qu'en dis tu ?

Je la regardais en souriant bêtement. Cela faisait en fait un bail que nous ne nous étions pas détendu et j'aimais bien partager des moments avec ma cousine.

- C'est un peu étrange, mais pour fois j'ai envie de prendre la vie à pleine main et de ne pas rester à l'ombre des regards... On aura un jour une vie normal penses tu ? une vie qui n'est pas faites que de pénibles voyages ou tout le monde veut vous tuer..

Je me dirigeais vers la fenêtre pour l'ouvrir. L'air emplis la pièce, c'était agréable, une douce brise passait sur mon visage. Le soleil était levé, juste face à notre fenêtre.
J'allais prendre ma dague avant de l'oublié puis je l'accrochait à ma cuisse.
Malgré que je voulais une journée tranquille il fallait juste tomber sur des emmerdeurs comme hier pour que tout reparte en vrille.

Les prochains, je ne serais pas aussi clémente et ils verraient le guérisseur pensais-je.
Penser à ces deux porc d'humains m'enerva, mais pour une courte durée car envoyer paître de tels personnages était aussi jouissif.

- Oui, la nuit fut excellente. Et pour le bain, c'est une bonne idée !

Je repoussais alors mes couvertures, me levais et me dirigeais vers la salle d'eau. Je verrouillais la porte derrière moi. J'entrepris alors de me dévêtir, et je me plongeais ensuite avec délectation dans l'eau encore tiède.

Pendant de longue minutes, je réfléchis, plongée dans mon bain, à ce qu'avais dit Meyhil. Une vie normale ... Après le massacre de notre famille entière, on ne pouvais rêver mieux, mais nous serait-il possible d'oublier tout cela ? Une grande partie de moi voulait la vengeance, voulait rétablir ce qui me semblait être la justice dans les flots de sang du clan Chryne. Seulement, une petite voix, tout au fond de mon être, n'aspirait qu'à la paix, et à une vie simple et rangée. Cette voix diffuse était celle-là même qui s'exprimait lorsque j'étais seule avec ma cousine. Mais sortie de ces occasions, elle ne trouvait guère le moyen de s'exprimer ...

Je m’extirpais soudain de ma réflexion. Ce moment m'avait semblé n'être que quelques secondes, mais la température de l'eau, presque glaciale, m'indiqua le contraire. Je me lavais en vitesse, puis sorti de la baignoire, avant de me sécher rapidement. Je remis ma nuisette, puis repartis vers notre chambre. Là, je trouvais Meyhil accoudée au rebord de la fenêtre.

Je commençais à fouiller dans mon sac de voyage en cuir épais, et en sortis finalement une robe bustier d'un rouge sombre. J'ôtais - à nouveau - mon habit, j'attachais mes armes à leur place habituelle, et, en enfilant ma robe, je me tournais vers Meyhil et lui dis :

- Je pense que faire un tour à la foire ne nous fera pas de mal. Et tu m'a l'air d'avoir besoin de nouveaux habits. Enfin, je suis prête quand tu l'es.

Je regardais ma cousine, nous allions en effet bientôt y aller. Avec le temps qu'elle avait passée à se laver, le soleil était entièrement levé, il devait être dix heure environ.

- Tu as raison Cerys, j'ai besoin d'acheter une tenue, ma dernière c'est déchirée lors d'une altercation et je n'ai plus que celle la de valable ainsi que mon armure en cuir.

Sinon.. je suis prête à y aller. Lui dis-je en souriant.

Je pris le pas sur elle et descendait les marches de l'escalier. Il n'y avait personne hormis le patron et sa femme qui discutait près du comptoir. Je lança un bonjour rapide et sortie enfin de l'auberge.

Il faisait bon à l'air libre, en revanche il y avait assez de monde, cette foire était connue selon ce que je savais dessus. C''est principalement une fête paysanne sur quatre jours. Mais au fur à mesure des années, des marchands de toutes sortes s'y sont greffé. Au final cela m'arrangeait, je pourrais trouver le marchand d'un tailleur.

La rue ou nous nous trouvions était assez étroite, mais juste à côté de la grande place, avant de me perdre seule dans la foule j'attendais Cerys et nous pourrion y aller.
Le soleil me mettais de bonne humeur, j'espère que personne ne viendrait la gâcher. Notre seule journée de repos depuis des semaines pouvait quand même bien se passer !

Ces jours ci la foire battait son plein. Je me suis dit que s'il y avait quoi que ce soit à apprendre sur mon passé c'était aujourd'hui. Quoi de mieux qu'un foule pleine de vie et de ragots pour entendre toute sorte d'histoire sur tous et chacun? Je pensais simplement que quelqu'un savais surement quelque chose sur les mots "Da Krown" inscrits sur mon corps.
de plus ma position était parfaite et assuré puisque depuis deux années maintenant j'étais reconnu par les meilleurs commerçants. Il faut dire que cette foire était le moment rêvé pour faire des affaires, et sans me cacher, arnaquer quelques petits touristes ou aventuriers débutant. J'aurais surement, d'ailleurs, croisé mon frère si j'avais fait un tour du côté ouest de la grande place, mais je préférais me consacrer à visiter d'autres commerçants, peut être plus voyageurs qui auraient put ramener d'autres pays des choses intéressantes. Je me tenais alors prêt au milieu de la place, aux aguets, observant chaque passant. Ce n'était pas la première fois que je faisais cela. Les regards se posaient sur moi, tous chaleureux, ou du moins pour la plus part. Ils devaient se dire que je prenais du temps pour me relaxer et profiter du soleil qui frappait sans relâche les pavés et mon épiderme.
Cette ville tenait simplement du rêve. Des gens de toute race, de toute société, de tout revenue étaient regroupé. Surtout pendant la foire. J'aimais être baigné de tous. Mais malgré tout je n'allais pas rester debout sans bouger. J'avais une envie brulante de parcourir toute les rue et tout les esprits pour avoir non seulement des informations mais aussi m'amuser.
Mais avant de me mettre au travail, je sentais que la chaleur m'avait déjà asséché. J'avais besoin d'un petit remontant. Après quoi je pourrait dévorer les esprit avec mon talent que j'aime reconnaitre. Je balayais alors rapidement les lieux du regard et très vite un panneau d'auberge m'atira. "L'auberge des Quatre vents" Peut-être un peu de boisson y était servit. J'avancais alors a grands pas, car ma soif avait beau me titiller, j'étais tout de même pressé. Quand j'arrivai au pied de l'auberge une jeune Shlokda se tenait droite et semblait attendre. Dans mon empressement je voulu l'esquiver mais par mon gout pour les belles femme je crois que je fis un semblant d'exprès de la percuter doucement en voulant entrer.

"Hum, Veuillez m'excuser jeune demoiselle, j'ai peur de ne pas toujours être des plus agiles... Mais votre visage est doux et charme mes yeux, me permettez vous de me faire pardonner en vous offrant quelque chose de votre choix? J'étais parti pour me rafraichir mais me détourner de ce but ne me génerait en rien, plus encore il me ferait plaisir de rester avec vous quelques instant. "

Dis- je du ton le plus doux que je puis sortir parmis tout cet agitement.

J'attendais Cerys qui mettais un certain temps à arriver. J'avais déjà eu le temps de bien observer la population passant devant l'auberge. Des gens se rendant à leurs travail, des aventuriers reconnaissable à leur attirail, et d'autres marchand, mais la plus pars des passant se rendait à la foire.

Pendant que je trépignais adossé à côté de la porte de l'auberge. Un homme apparemment pressé me percuta doucement et se mit à s'excuser.

"Hum, Veuillez m'excuser jeune demoiselle, j'ai peur
de ne pas toujours être des plus agiles... Mais votre visage est doux et
charme mes yeux, me permettez vous de me faire pardonner en vous
offrant quelque chose de votre choix? J'étais parti pour me rafraichir
mais me détourner de ce but ne me génerait en rien, plus encore il me
ferait plaisir de rester avec vous quelques instant. "

Je regardais l'homme, j'étais... impressionnée par sa façon.. courtoise et élégante de parler, une chose que je pensais mythologique avec tous les pauvres d'esprits que je croisais tous les soirs à l'auberge et qui pensait avec tout sauf leurs têtes.

De plus je le scrutait rapidement, il me semblait amical, sûrement plus âgé que moi. A sa stature je crois que c'était un humain. Il avait un regard fougueux et intelligent, c'est peut être l'une des seules personnes capable de cette ville, il pourrait être intéressant de se rapprocher de lui. Peut être mon jugement était trop rapide et c'était une erreur, mais dans ce cas nous effacerions cette erreur.
Mes pensées abouties, et posant un regard féminin sur lui, je ne pouvais m'empêcher de lui reconnaître un certain charme à cet humain la.

- He bien , nul besoin de vous excusez, ce n'était pas très grave de toute façon. Je serais ravi de continuer ma route en votre compagnie. Si vous n'avez rien contre le fait d'attendre un peu, je suis avec ma cousine que j'attends pour nous rendre à la foire. Nous pourrions faire plus amples connaissance lors d'une tel balade.

J'avais besoin de beaucoup de distraction, et cet homme aiderait beaucoup à ce but. De plus ma cousine devait absolument parler avec lui pour l'évaluer ! Je lui parlais sur un ton qui se voulait chaleureux pour lui inspirer de la sympathie qui était de toute façon fondée.

Elle me répondait d'une voix aussi douce que son visage. Elle me paraissait sympathique et plutôt ouverte, je me trouvais chanceux. Si le jours avait été mauvais j'aurais pu me faire rejeter, voir peut-être menacer, comme il m'est déjà arrivé quelques rares fois.
J'appris en quelques phrases qu'elle avait une cousine. Pour moi, c'était le gros lot. Nous devions l'attendre, et d'après son ton il me semblait que ça ne faisait pas seulement quelques secondes qu'elle attendait. Je voyais là une occasion de me faire peut-être connaitre. Mais plus que, mon but de sympathie, je pensais percevoir une intelligence certaine et vive dans le regard de cette jeune Shlokda, et si j'étais en compagnie de ces deux personnages, j'aurai surement plus de facilité à recceuillir ce que je voulais recceuillir. Et puis, autant mêler l'utile à l'agréable.
Je pensais que j'avais déjà gagné quelque points avec mon approche, il me suffisait de continuer le jeu dans ce sens là, ce qui se ferait bien sure sans effort, puisque par habitude tout cela était dans ma nature, et tout irait pour le mieux.
Très vite une idée me vain alors à l'esprit.

" Eh bien, si votre désir est de visiter la foire, je pourrais surement vous guider! A vrai dire mon frère doit en tenir une belle partie, et je connais beaucoup des commerçants habitués! peut-être que quelque de mes amis bijoutiers pourraient trouver quelques pierres pour orner votre gracieux cou! Je sais que je m'avance peut-être un peu vite à votre gout, Et je dois dire que c'est vrai, c'était le cas, mais je pense que les bijoux plaisent à la plus part des femmes, bien que votre charme soit spécialement unique."

J'étais plutôt fière de mes avances, peut-être un peu forte pour l'heure, mais d'une qualité à mes yeux tel que je ne regrettais rien. Je m'étonnais moi même! Mais j'en oubliais encore le plus important!

"Oh veuillez m'excuser, encore un fois, je me fais aussi maladroit d'esprit que de mouvement! Je me présente, mon nom est Kyein Da Krown, puis-je vous demander le votre, ou préfériez vous le garder lui aussi pour le temps de notre balade dans cette foire? "

Je restais tout de même concentrée et faisait attention à ses mots. Beaux parleur? sûrement, mais ce genre de phrase était toujours agréables à entendre. Je voulais essayer de le jauger mais il était assez difficile à cerner pour le moment, que voulait il pour le moment...

Je fût surpris! cet homme devais impérativement rentrer dans nos contacts. Si j'avais bien entendus sont frère possèderait au bas mot la moitié des commerces présent en ces temps de foires? Il fallait acquérir cette information en la validant.

Le discours qu'il tenait était tout à fait charmeur, c'était un discours qui me plaisait malgré que j'étais bien consciente qu'il était destinée à cela, mais je jouerai le jeu, au final dans ma vie, trop d'hommes avaient essayer de me tuer et non de me courtiser un temps soit peu.

- Ah ? votre frère est quelqu'un d'important en ville dans le domaine économique?
Sinon oui, je serais ravis de parcourir cette foire avec vous. Oh et vous savez, je ne voudrais pas vous embêtez plus que ça, je cherche juste de nouveaux vêtements des plus modestes qu'il soit, ma garde robe c'est accidentellement réduite dernièrement.

En souriant joyeusement et en m'approchant gentillement de lui, je me retrouvais au piège comme de nombreuses autres femmes avant moi surement à lui dire.

- En effet.. je crois que les bijoux plaisent à beaucoup d'entre elle.
C'était plus le manque d'attention d'autrui hormis ma chère cousine qui m'avait pousser à agir ainsi je pense...

- De plus, je suis heureuse de vous rencontrez Kyein. Je n'ai pas besoin de vous dissimulez mon nom plus longtemps, je me prénomme Meyhil Eveirhel, modeste femme provenant d'Adip.

Je finis cette phrase sur un jolie sourire qui se voulait tout autant charmeur que ses belles paroles.

j'enchainais. Le jeu marchais comme je le voulais, si je continuais ainsi, peut-être que tout cela pouvais devenir sérieux, et peut-être aurait elle put être unr alliée ou une amie des plus agréables. Qui sait peut être plus! Je me mis à rire intérieurement à cette phrase. Ne nous projetons pas trop dans le futur sur ce points là et gardons les idées claires.
Je voyais qu'elle s'intéressait un temps soit peu au commerce de mon frère que j'avais cité plus tôt. Je m'empressai alors de répondre à ce sujet.

" Eh bien, mon frère est commerçant depuis maintenant une ou deux années. En réalité, j'ai monté toute l'entreprise commerciale par moi même, et si je puis venter mes effets, j'étais des plus influents, et je le reste, mais j'ai décidé partiellement de me retirer afin de me livrer à d'autres activités peut-être plus culturelles. Mes économies m'ont permis de me jouer ce jeu là, mais il était bénéfique pour moi et ma famille de garder ce que j'avais commencé. Ainsi, il peut se forger et je peux l'aider autant qu'il m'aide. "

Cela étant dit je pouvais rebondir sur le reste.

"Cela mis à part il me semble avoir entendu que votre garde robe c'était "accidentellement" réduite, le mot accidentelle, me semble ma fois assez... peu commun, puis-je en savoir plus sur cette mésaventure? Si cela n'est pas indiscret bien sure! "

Elle s'était rapproché de moi et son nom était ravissant. Il se prononçait de façon simple presque mielleuse. Elle avait un charme impossible à ignorer.

" Quoi qu'il en soit de cette histoire, je pourrait peut-être participer à cette garde robe en vous recommandant quelques tissus et vêtements tout en payant ma part, car le plaisir reste pour mes yeux..."

Si à présent elle était à moi j'étais peut-être à elle aussi, dumoins je ne refuserai rien. Mais il ne fallait pas que j'oublis que dans ce monde, dans cette société frappée par la terreur il fallait rester prudent et faire très attention. Peut-être voulait elle simplement se servir de moi, me dépouiller et prendre toute la vie de mon commerce. Cela était plus que plausible. Je l'aurais bien partagé moi, mon commerce, mais je ne devais rien perdre, aux détriments de ma famille.
Je me repositionnai alors plus droit qu'au début de la conversation, ce qui devait forcement me donner un meilleur allure, et regardais alors par la porte de l'auberge. Je risquais peut-être de renier des avances, mais il ne fallait pas se laisser faire. Et puis, l'attente rend le tout délicieux à ce que l'on dit. Il fallait me faire vouloir pour garder un contrôle total de la chose.

"Depuis combien de temps attendez vous votre cousine? " lançai- je pour me reprendre en main.

J'eu à peine le temps d'enfiler mes chaussures que ma cousine était déjà sorti, et avait dévalée l'escalier. Je me chaussais donc, puis descendis à mon tour. Les tenanciers de l'auberge étaient à discuter autour du comptoir. Lorsque l'homme m'aperçu, il m’interpella. Il m'expliqua alors qu'avec la foire en ville, les prix montaient. Il exigea donc un supplément pour la chambre et la demi-pension, bien évidemment rétroactif sur les jours précédents où la foire était déjà établie.

Pourquoi n'avait-il pas ennuyé Meyhil avec ces problèmes triviaux ? Peut-être était-elle passé trop vite, ou peut-être préférait-il s'adresser à quelqu'un de plus vieux, et qu'il croyait plus responsable. Quoi qu'il en soit, bien que cette demande soit en partie fondée, je ne pouvais l'accepter. Premièrement, nous n'avions pas assez de fonds pour nous permettre de les dilapider de la sorte, et deuxièmement, nous n'étions pas des campagnardes naïves qui venaient en ville pour se faire arnaquer par le premier marchand de passage. Nous avons donc discuter pendant un petit moment, parfois en élevant un peu la voix, et sommes finalement parvenus à trouver un accord. Je consentais à payer la moitié de l'augmentation qu'il exigeait auparavant, mais je refusais catégoriquement de payer pour les jours où il n'avait rien réclamé. L'accord satisfaisant les deux parties, je le saluais et pris congé. Meyhil n'avait que trop attendu.

Je sortais par la porte principale, et la trouvais en pleine conversation avec un assez bel homme, la trentaine, cheveux bruns assez court. Il avait l'air, de part sa tenue et se prestance, assez aisé. Voilà qui pourrait nous être utile ... Je me dirigeais vers eux, et pris la parole.

- Désolée de vous déranger en pleine conversation. Excuse-moi cousine, notre ami aubergiste m'a retenu, et je crains qu'il ne faille limiter nos achats aujourd'hui. Mais si tu me présentais plutôt ton nouvel ami ?